Burundi. France. Un Pays soumis à une des dictateurs le plus féroce 21e siècle. Lettre ouverte des 5 députes français

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Frammenti Africani è un resoconto giornalistico di tematiche complesse del Continente Africano, futuro epicentro economico mondiale, dove coesistono potenze economiche e militari, crescita economica a due cifre, guerre, colpi di stato, masse di giovani disoccupati e una borghesia in piena crescita.
Un mosaico di situazioni contraddittorie documentate da testimonianze di prima mano e accuratamente analizzate per offrire un'informazione approfondita sulla politica, economia e scoperte scientifiche di un mondo in evoluzione pieno di paradossi.

Fulvio Beltrami

Fulvio Beltrami
Originario del Nord Italia, sposato con un'africana, da dieci anni vivo in Africa, prima a Nairobi ora a Kampala. Ho lavorato nell’ambito degli aiuti umanitari in vari paesi dell'Africa e dell'Asia.
Da qualche anno ho deciso di condividere la mia conoscenza della Regione dei Grandi Laghi (Uganda, Rwanda, Kenya, Tanzania, Burundi, ed Est del Congo RDC) scrivendo articoli sulla regione pubblicati in vari siti web di informazione, come Dillinger, FaiNotizia, African Voices. Dal 2007 ho iniziato la mia carriera professionale come reporter per l’Africa Orientale e Occidentale per L’Indro.
Le fonti delle notizie sono accuratamente scelte tra i mass media regionali, fonti dirette e testimonianze. Un'accurata ricerca dei contesti storici, culturali, sociali e politici è alla base di ogni articolo.

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Giu 3

Burundi. France. Un Pays soumis à une des dictateurs le plus féroce 21e siècle. Lettre ouverte des 5 députes français

Elections au Burundi. Nous proposons ci-dessous la lettre ouverte du 03 juin 2020 signée par cinq députés français à l'Assemblée nationale sur les élections au Burundi. Une lettre sobre qui met en évidence les faits et un concept important qui contraste avec la politique du double visage suggérée par la Cellule Africaine de l'Elysée au Président Macron: La neutralité est une forme de lâcheté

di Fulvio Beltrami

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Fulvio Beltrami 03/06/2020

Depuis le 21 mai (au lendemain des élections au Burundi) les médias français (notamment RFI et France24) ont progressivement et malicieusement commencé à exprimer les réflexions du gouvernement français sur le candidat du CNDD: Evariste Ndayishimiye connu sous le nom de bataille le Général Neva.

Une position qui se développe en quatre points fondamentaux typiques des techniques de manipulation des médias.

1 Représentation artificielle d'élections libres et pacifiques.

2 Aucune mention de la violence et des arrestations arbitraires survenues pendant la campagne électorale et le jour du scrutin.

3 Une mention de fraude électorale présentée cependant comme le point de vue (donc discutable) du candidat de l'opposition: Agathon Rwasa et non comme un fait accomplis également constaté par les évêques burundais de l'Église Catholique.

4 Image de Evariste, comme un politicien modéré (cachant ses responsabilités et crimes passés à l'époque du Général Neva) qui réussira à pacifier le pays, rouvrir le dialogue avec l'opposition, interrompre la guerre froide avec le Rwanda, rassurer Communauté internationale.

Dans la pratique, la Cellule africaine d'Eliseo (dite FranceAfrique) a proposé au gouvernement d'Emmanuel Macron, une politique à l'égard des élections au Burundi, à double sens: soutien au régime hutupower mais voilé. Si, pour une raison inattendue, le régime s'effondrait, remplacé par des forces démocratiques, la France accepterait la situation de fait, ne s'étant pas compromise avec un soutien clair mais prématuré au Général Neva.

Contrairement à d'autres pays européens où il n'y a plus de distinction entre les partis de gauche et de droite et où le concept moral de faire de la politique semble être tombé et remplacé par le carriérisme et l'opportunisme économique, la France a été toujours dotée d’une opposition politique transversale liée aux principes de la Révolution Français mal adaptés à la fois à la situation actuelle au Burundi et aux activités subversives bien connues de FranceAfrique.

Nous proposons ci-dessous la lettre ouverte du 03 juin 2020 signée par cinq députés français à l'Assemblée Nationale sur les élections au Burundi. Une lettre sobre qui met en évidence les faits et un concept important qui contraste avec la politique du double visage suggérée par la Cellule Africaine de l'Elysée au Président Macron: La neutralité est une forme de lâcheté.

 Lettre ouverte: Des élections à huis clos dans un pays soumis à une des dictatures les plus féroces du 21siècle.

Paris, le 3 juin 2020

Mesdames, Messieurs,

Depuis les cinq dernières années, les Burundais vivent dans l’une des dictatures les plus féroces du 21e siècle. Les manifestations pour la légalité constitutionnelle et la protection des accords historiques d’Arusha ont été réprimées dans le sang. Des centaines de milliers de Burundais ont pris la route de l’exil, des milliers d’autres ont été soit tués soit emprisonnés. La terreur s’est installée. Et elle reste depuis lors disséminée jusqu’aux confins des ménages par la milice Imbonerakure, certains éléments de la police et de l’armée ainsi que les agents des services de renseignement à la solde du régime. Au Burundi, c’est comme si la vie se renouvelle toutes les vingt-quatre heures. La crise politique a entrainé dans son sillage celle économique, sociale et diplomatique.

Un dialogue inter Burundais sous auspices de la Communauté est-africaine a été tenté à plusieurs reprises, mais le facilitateur et le médiateur ont fini par jeter l’éponge en raison du sabotage organisé par le gouvernement en place à Bujumbura. Depuis, le peuple burundais se sent totalement abandonné. La communauté internationale se limite à des déclarations et à des communiqués sans actions concrètes de nature à infléchir les envolées tyranniques du régime.

A plusieurs reprises, la commission internationale d’enquête du Comité des Droits de l’homme des Nations Unies a montré que le régime était quotidiennement en train de commettre des crimes contre l’humanité contre son peuple. Une charge très lourde qui aurait dû interpeller les uns et les autres. Et pourtant, il est rare de voir le cas du Burundi à l’agenda des débats de politique internationale. Les médias internationaux n’en font jamais la Une pour alerter sur les dérives du régime. Le peu de déclarations internationales sur le Burundi ne sont jamais suivies de mesures concrètes et réalisables. La récente déclaration conjointe de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union africaine à la veille du triple scrutin nous semble très désincarnée par rapport à la situation réelle ayant prévalu et qui prévaut encore dans le pays et témoigne de l’absence d’empathie envers le peuple Burundais, qui mérite mieux, comme les autres peuples du monde.

En effet, c’est dans un climat d’assassinats ciblés, d’exécutions extrajudiciaires, de torture et d’emprisonnements abusifs et de véritable chasse à toutes les voix dissonantes ou supposées que s’est organisé le triple scrutin présidentiel, législatif et communal du 20 mai 2020. Les déroulements de la campagne électorale, du vote, du décompte et de la proclamation des résultats provisoires montrent que les conditions minimales pour une élection libre, juste, équitable et transparente sont loin d’avoir été remplies.

Prenons quelques exemples pour étayer nos propos:

1. Il est de plus en plus perceptible que la Commission électorale nationale indépendante

CENI) est la première actrice engagée à torpiller ce processus électoral pour sauvegarder les intérêts du régime. Ces élections se sont passées dans l’opacité absolue: la liste des électeurs n’a jamais été portée au public électeur et les cartes d’électeurs ont été distribuées dans une ambiance de tricherie faisant que des morts, des prisonniers et des exilés soient présents pour voter. La complicité entre les démembrements de la CENI, l’administration locale et la milice du parti au pouvoir a rendu possible cette opération.

2. La campagne électorale s’est déroulée dans un climat de terreur. C’est un secret pour personne, les oppositions au régime en place, en particulier le CNL, ont connu des ennuis

de la part de l’administration locale (communale et provinciale) pour accéder aux lieux publics désignés aux vastes rassemblements des militants. La chasse à l’homme a été rapportée dans bien de contrées du pays. Des vies innocentes ont été fauchées pour la simple raison d’appartenir à un parti d’opposition se présentant comme une alternative. Ces dérives ont été rapportées par les médias locaux.

3. Ce fut une première au Burundi depuis 1993, année de la première élection multipartiste,

qu’une Commission électorale indépendante nomme des membres des bureaux de vote

émanant quasi exclusivement du seul parti au pouvoir. Même là où des membres des autres partis furent intégrés, la milice Imbonerakure, en connivence avec la police et la justice, s’est vite chargée de les arrêter. Comme si cela ne suffisait pas, cette Commission a formellement interdit aux mandataires des partis politiques engagés dans l’observation de ce scrutin de prendre note des résultats des bureaux de vote. Le régime, à travers la CENI, a juré de contrôler le scrutin de l’amont en aval.

4. Ces élections se sont déroulées à huis clos. Les médias nationaux et internationaux ont été soumis à la censure du régime. Tous ont été sommés à observer un code de conduite qui ne reflète que la violation de la liberté d’informer. Ainsi, ils n’ont pu annoncer quoique ce soit sur le déroulement du triple scrutin, encore moins sur les résultats, fussent-ils provisoires. La Radio-télévision nationale du Burundi (RTB) qui s’est adonné à cet exercice pour le compte de la commission, n’a fait que préparer l’opinion publique au tripatouillage des résultats en annonçant des chiffres tronqués susceptibles de refléter la victoire du parti CNDD-FDD.

5. Le 25 mai 2020, après un huis clos électoral et quatre jours de rumeurs les unes plus alarmantes que les autres, la Commission électorale a procédé à la proclamation des résultats provisoires pour le scrutin présidentiel et législatif. Sans surprise, ceux-ci ont consacré la victoire du parti au pouvoir. Mais l’analyse des résultats faite par bien d’observateurs de la situation au Burundi montre des chiffres fabriqués de toute pièce dans la seule optique de faire avaler au peuple burundais la victoire du parti au pouvoir. Des manipulations ont été signalées aussi bien dans les effectifs des électeurs que dans le calcul du quotient électoral pour ce qui est des élections législatives si bien que la CENI a dans la foulée retirée de son site internet le fichier des résultats.

6. Enfin, certains des observateurs locaux de ce triple scrutin ont sorti des rapports préliminaires d’observation. Il s’agit notamment de la très respectée Eglise catholique du Burundi. Dans son communiqué rendu public par la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi, celle-ci ne lésine pas sur les mots à utiliser. Il y a eu des irrégularités qui entachent le scrutin et posent la question de la validité des résultats proclamés. D’autres partis et personnalités indépendantes ont abordé dans le même sens.

Pour conclure, nous sommes très inquiets de constater que tous ces signaux alarmants ne\ semblent inquiéter la communauté internationale pour prendre des mesures qui s’imposent afin de protéger le peuple Burundais. Les déclarations ne peuvent pas empêcher le Burundi de sombrer dans les violences post-électorales généralisées. C’est le scenario le plus plausible. Par ailleurs, le passé le plus récent aura montré que le régime CNDD-FDD reste insensible aux déclarations et résolutions de la communauté internationale. Ce qui s’impose, ce sont des actions concrètes au nom de la Responsabilité de Protéger.

La neutralité est une forme de lâcheté.

Sonia KRIMI

Députée de la Manche

Mansour Kamadine

Député de Mayotte

Frédérique Dumas

Députée des Hauts-de-Seine

Delphine Bagarry

Députée des Alpes de

Haute-Provence

Michèle Victory

Députée de l’Ardèche

Assemblée Nationale : 126, rue de l’Université, 75007 Paris 3

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