Frammenti Africani è un resoconto giornalistico di tematiche complesse del Continente Africano, futuro epicentro economico mondiale, dove coesistono potenze economiche e militari, crescita economica a due cifre, guerre, colpi di stato, masse di giovani disoccupati e una borghesia in piena crescita.
Un mosaico di situazioni contraddittorie documentate da testimonianze di prima mano e accuratamente analizzate per offrire un'informazione approfondita sulla politica, economia e scoperte scientifiche di un mondo in evoluzione pieno di paradossi.
Fulvio Beltrami
Originario del Nord Italia, sposato con un'africana, da dieci anni vivo in Africa, prima a Nairobi ora a Kampala. Ho lavorato nell’ambito degli aiuti umanitari in vari paesi dell'Africa e dell'Asia.
Da qualche anno ho deciso di condividere la mia conoscenza della Regione dei Grandi Laghi (Uganda, Rwanda, Kenya, Tanzania, Burundi, ed Est del Congo RDC) scrivendo articoli sulla regione pubblicati in vari siti web di informazione, come Dillinger, FaiNotizia, African Voices. Dal 2007 ho iniziato la mia carriera professionale come reporter per l’Africa Orientale e Occidentale per L’Indro.
Le fonti delle notizie sono accuratamente scelte tra i mass media regionali, fonti dirette e testimonianze. Un'accurata ricerca dei contesti storici, culturali, sociali e politici è alla base di ogni articolo.
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Ott 2
di Fulvio Beltrami
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Fulvio Beltrami 02 octobre 2019
La réaction du groupe terroriste rwandais Forces Démocratiques de Libération du Rwanda - FDLR n'a pas tardé à se produire après l'exécution extrajudiciaire de leur commandant suprême: le général Sylvestre Mudacumura, admirateur du nazisme. Avec la disparition de Mudacumura, les FDLR se retrouvent maintenant sans direction militaire alors que l'armée congolaise est entrain de lancer d'autres offensives dans les territoires occupés par ce groupe terroriste dans l'est du Congo.
Quatre jours seulement après la mort de leur chef militaire, les terroristes FDLR, en étroite collaboration avec le régime de Pierre Nkurunziza, ont lancé une véritable chasse aux citoyens congolais résidant au Congo. Des centaines de personnes ont été arrêtées et déportées de l'autre côté de la frontière. Leurs biens immobiliers et leurs comptes bancaires confisqués. Au Burundi, environ 20 000 Congolais vivent en permanence, la plupart d'entre eux résidant dans l'ancienne capitale Bujumbura et dans la ville frontalière de Gatumba. Des milliers de Congolais de la ville frontalière d'Uvira, dans le Sud-Kivu, se rendent au Burundi tous les jours pour faire du commerce avec un permis interrégional de 24 heures.
Les rafles de citoyens congolais sont organisées par la police et les milices Imbonerakure sous la coordination des FDLR. La complicité du régime est évidente puisque les victimes reçoivent une notification d'expulsion du pays signée par les autorités locales, sans donner aucune explication. La confiscation illégale des biens et des comptes bancaires des Congolais expulsés constitue une incitation pour les milices Imbonerakure et pour les coffres vides de l’État. Un vol à grande échelle. Les imbonerakures sont formés pour la plupart par des sans emplois. Le régime des FDLR-CNDD leur permet de voler les avoirs des victimes. Une excellente incitation offerte aux pauvres désespérés prêts à tout faire pour augmenter les crimes commis par le régime HutuPower. La même tactique a été utilisée lors du génocide rwandais de 1994.
Les étudiants congolais titulaires d'un visa régulier et d'un permis de séjour pour études sont également arrêtés et déportés. Parmi eux, Vital Chiruza, président du Collectif des étudiants congolais du Burundi (CECOB). "Dans tout le pays, des citoyens congolais sont arrêtés et leurs biens confisqués. En raison des relations établies par le Président Felix Tshisekedi avec le Rwanda, nos compatriotes sont soupçonnés d’être des espions ou des agents qui auraient reçu l’ordre de perturber la sécurité du Burundi en faveur du Rwanda. L'assassinat de Sylvestre Mudacumura a créè une crise difficile à résoudre entre le Congo et le Burundi », a déclaré le vice-président de la CECOB. Les arrestations massives et les expulsions de citoyens congolais en réaction à la mort de Mudacumura sont des preuves évidentes de la connivence du régime burundaise avec le groupe terroriste rwandais FDLR, ainsi que de l'influence politique des FDLR sur la politique intérieure du Burundi.
À l'heure actuelle, il n'y a pas de réaction officielle du gouvernement de Kinshasa. La frontière entre les deux pays reste ouverte même si le flux de commerçants a considérablement diminué. Cependant, il ne fait aucun doute que cette persécution va exacerber les relations déjà tendues entre le Burundi et la République Démocratique du Congo.
Tout en entretenant des relations commerciales et diplomatiques, le président congolais Felix Tshisekedi fait preuve d’une hostilité manifeste à l’égard du régime burundais. Depuis sa nomination en janvier 2019, Tshisekedi a interrompu sa collaboration politique et militaire avec le régime Nkurunziza, créè et renforcé sous le gouvernement précédent de Joseph Kabila. Une collaboration qui avait empêché plusieurs offensives des groupes rebelles burundais: les Forces de Libération Nationale (FNL), FOREBU et RED Tabara stationnées dans la province du Sud-Kivu. En 2018, diverses opérations militaires conjointes ont été menées entre les FARDC, les milices congolaises, l’armée burundaise, les FDLR et les Imbonerakure contre les forces rebelles burundaises afin de les écarter de la frontière burundaise, rendant difficile l'organisation de la logistique militaire pour une invasion destinée à libérer le pays.
Le président Tshisekedi, depuis mai dernier, a interrompu la collaboration militaire avec le Burundi en ce qui concerne les opérations contre les rebelles du FNL, du FOREBU et du RED Tabara. Cela a permis aux groupes armés de se réorganiser dans le Sud-Kivu et de renforcer leurs bases logistiques. Ces nouvelles ne sont pas confirmées par les gouvernements respectifs de Kinshasa et de Kigali.
Cette confirmation intervient indirectement grâce à l'annonce d'incursions dans les zones adjacentes au lac Tanganyika et dans la plaine de Ruzizi, au Sud-Kivu des unités de l'armée burundaise soutenus par les terroristes FDLR et les milices Imbonerakure. Les témoignages des habitants de la localité de Makobola, territoire de Fizi, rapportés à SOS Mèdias Burundi, affirment que les forces burundaises ont pénétré au Congo pour intercepter des colonnes de rebelles du RED Tabara. Selon ces témoignages dans les localités montagneuses de Kito, Kilingi, Lusolo, il y aurait de violents affrontements entre les forces burundaises et les miliciens RED Tabara.
Selon des sources, les unités rebelles du RED Tabara attaquées par les forces burundaises seraient venues de Tanzanie pour rejoindre les unités déjà présentes dans l'est du Congo après la décision prise par le gouvernement de Dodoma de fermer les camps et de rapatrier les réfugiés burundais. Les incursions de l'armée burundaise, des FDLR et des Imbonerakure sont un autre élément de friction avec le Congo.
La chasse aux Congolais au Burundi a été menée à la suite d'une violente attaque politique du régime contre l'Église Catholique. Dimanche 22 septembre, dans toutes les églises catholiques du Burundi, on lisait la lettre pastorale de la Conférence des évêques catholiques du Burundi: "Heureux artisans de la paix, car ils seront appelés enfants de Dieu". La lettre pastorale dénonce les assassinats et les crimes commis par le régime du FDLR-CNDD, soulignant que divers partis d'opposition sont sous les yeux de Nkurunziza afin de se assurer une victoire écrasante aux élections présidentielles prévues pour l'année prochaine.
La lettre pastorale a déchaîné les foudres du dictateur et des hiérarques qui lui sont fidèles. "Certains évêques devraient être refusés parce que cela est devenu une habitude: à la veille des élections, répandez leur poison de haine par le biais de messages incendiaires. Ils créent la division. Ils viennent même accuser les 'Imbonerakure (les jeunes du parti au pouvoir) d’être des meurtriers ", a déclaré Willy Nyamitwe, conseiller spécial de Nkurunziza.
"C'est une honte d'enseigner la haine aux fidèles. Les évêques catholiques tentent d'inciter l'opposition à attaquer notre parti CNDD-FDD ", a déclaré Evariste Ndayishimiye, secrétaire général du parti au pouvoir. Ndayishimiye transforme les milices génocidaires Imbonerakure (responsables de milliers d'exécutions extrajudiciaires) en victimes d'une vengeance insaisissable de l'Église catholique.
"La déclaration des évêques burundais a pour objectif de diviser la population dans le seul objectif de diaboliser les Imbonerakure, nos bons jeunes du parti. Il est bien connu que l’on veut exterminer un groupe d’individus en planifiant des crimes de masse. On commence par diaboliser l’ennemi, pour le mettre sur le même plan que des bêtes sauvages qui doivent être tuées. Les évêques exhortent en fait à tuer le jeune Imbonerakure ", declare Evariste Ndayishimiye que invite tous les membres du parti et en particulier les Imbonerakure à rejeter les accusations portées par l'Église catholique.
Les réactions de colère du régime ont été jugées extrêmement dangereux par de nombreux observateurs régionaux. Ils pourraient être le prélude à une campagne massive d'intimidation ou des assassinats contre le clergé catholique burundais. "Les déclarations du CNDD-FDD à la lettre pastorale des évêques burundais sont très sérieuses. Il est tout aussi grave et scandaleux d’essayer de transformer les Imbonerakure de criminels en victimes. Evariste Ndayishimiye a déclaré que l'endoctrinement politique des jeunes n'était pas une mauvaise chose, car cela les aidait à comprendre, à devenir plus responsables et à s'engager pour le bien de la Nation. Il est dommage que cet endoctrinement politique sur Imbonerakure soit basé sur la violence et la devise contre les opposants: "Tuzobarishiriza, tuzobasongako, tusobasongako, inzu ku nzu", souligne le journaliste burundais Gilbert Niyonkuru.
Pendant que le climat politique burundais surchauffe et le régime se venge de l'assassinat du chef des FDLR et s'oppose à l'Eglise catholique en lançant des menaces ouvertes, le groupe terroriste FDLR présente sa version des événements survenus lors de la mort de Sylvestre Mudacumura. Dans un communiqué de presse, Victor Byiringiro (président par intérim des FDLR) a déclaré qu'après l'attaque "vile" de l'armée congolaise, les militants des FDLR ont contre-attaqué en infligeant une défaite historique aux soldats des FARDC. Beaucoup d'entre eux auraient été tués, y compris le Colonel Muhire. Au cours de la contre-offensive, les FDLR auraient retrouvé le corps du général Mudacumura. L’armée congolaise et le gouvernement de Kinshasa nient cette version des faits, affirmant toutefois qu’ils n’ont pas été en mesure de maintenir le corps du chef suprême des FDLR pour des raisons non spécifiées.
Des sources confidentielles indiquent que les soldats congolais lors de l'attaque du camp militaire où le général Sylvestre Mudacumura était présent ont également été soutenus par des soldats rwandais, en plus des milices du Général Guidon. Une hypothèse extrêmement plausible et conforme à la collaboration militaire signée entre le Congo et le Rwanda pour éliminer ce dangereux groupe terroriste qui a créè le génocide de 1994 et des innombrables massacres de civils congolais, rwandais et burundais au cours des 19 dernières années.
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